C’est un avis pour le moins discordant dont nous fait part le chargé de mission au parc régional des Vosges du nord. Il pose la question de l’utilité du programme de maintien des cricetus en Alsace aujourd’hui. Voici ses arguments, chacun pourra se faire son propre avis sur la question.
Il pose tout d’abord la question du paysage agricole en Alsace aujourd’hui. Une monoculture de maïs, une exploitation plus qu’intensive ayant entraînée l’effacement de toutes sortes d’arbustes et de flores servant limiter l’érosion des terres.
Le cricetus, ayant normalement besoin de grands espaces pour se développer et se déplacer entre ses différents terriers, se retrouve ici enclavé entre de nouveaux lotissements, une zone commerciale, l’autoroute A35 et l’aéroport d’Entzheim.
Jean Claude Génot poursuit en nous rappelant que les populations d’hamsters sauvages n’arrivant plus à se reproduire, le seul moyen de réintroduire l’espèce étant de libérer des cricetus d’élevages. Le petit animal sauvage se retrouve alors dans un milieu totalement hostile, bruyant et restreint, avec pour seul moyen de passer entre les routes, les « hamsteroducs », les passages à cricetus dont nous avons déjà parlé ici. En ce sens, ils n’arrivent pas à survivre longtemps.
En raison de son appétit et des nuisances qu’elle pouvait causer sur les cultures, la marmotte de Strasbourg était dans les années 50 le pire ennemi des agriculteurs et tout était bon pour en venir à bout : pièges, poison, inondation des terriers. Aujourd’hui, les agriculteurs ont du mal à comprendre pourquoi protéger un nuisible que l’on a cherché à éliminer par tous les moyens.
L’état, la région et les programmes de protection incitent les cultivateurs à remplacer le maïs par la luzerne, mais cette céréale leur rapport moins et les pouvoirs publics ne font pas l’appoint.
L’auteur de cette tribune ironise enfin sur les prédateurs du cricetinae, principalement le renard, qui parmi toutes ces menaces serait son principal prédateur.
Evidemment, le bitume, les pollutions et nuisances en tous genres pèsent certainement plus dans la balance de l’extinction du cricetus face aux canidés.
Pour conclure, selon Jean Claude Génot il faut stopper l’acharnement.
Pour toutes les raisons citées, le rongeur ne trouvera plus sa place sur les plaines alsaciennes. Il propose de consacrer les fonds utilisés pour sa défense à une protection plus pragmatique de la biodiversité et des espaces de notre région.
Il n’y a plus d’intérêts à maintenir sous perfusion le cricetus qui n’a plus les moyens de retrouver son environnement d’origine, à l’époque des grandes plaines d’Alsace riches et fertiles. Au contraire, son avenir est à envisager sur les steppes d’Asie et de Russie, son environnement d’origine.
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Peut-être va-t-il se déplacer par lui-même dans des régions avoisinantes à long terme, comme les Vosges ?
Certainement pas, la nature des sols, des cultures ainsi que le climat ne lui permettrait pas.